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Les masques revêtent une très grande importance dans les cérémonies d'Afrique et surtout en Côte d'Ivoire. Le mot désigne aussi bien l'objet que la personne qui le porte à l'occasion de ces cérémonies.
Le masque est un objet en bois sculpté. Il y a un danseur, un costume, « un esprit » ou un « génie » qui l'habite. Il est un « être sacré », instrument d'harmonie sociale. Dans la société traditionnelle, le masque est à la fois une institution religieuse, politique et sociale. Il est médiateur entre Dieu, les ancêtres et les hommes. Il intervient dans les décisions politiques, accompagne les semailles et les récoltes, punit les coupables, assure la pérennité du savoir, accueille l'enfant à sa naissance, lui permet de devenir adulte, l'amène au monde de la sagesse et l'accompagne dans sa mort.
À l'ouest du pays, dans la région de Man et Touba, les Dans sont créateurs d'un style de masque particulier, de forme ovoïde, parfois orné de cauris.
Photo : Masque Dan
L'institution du masque n' existait pas chez les Baoulés avant la migration qui les a conduit du Ghana en Côte d'Ivoire sous la conduite de la Reine Pokou.
Goli, masque d'origine Gouro, est un masque-heaume en forme de tête de buffle qui ne sort que pour les grandes occasions. Goli est le fils de Nyamien, le dieu du ciel. Il est aussi le père de Kplé-Kplé. Goli est une divinité protectrice. Il fait partie des Amouins, les grands masques Baoulés. Le Goli et le Kplé-Kplé sont Akan.
Le porteur du masque Goli est un initié plongé dans un sommeil hypnotique. Son costume se compose d'une grande cape, d'une jupe en fibres de raphia, de grelots aux pieds et il porte une peau de panthère sur le dos.
Photo : Masque Baoulé
Chez les Sénoufos, les masques représentent aussi bien le corps humain que les divers animaux (serpents, crocodiles, caméléon) dont le grand calao qui joue un rôle essentiel dans la liturgie de ce peuple du nord du pays, dans la région des savanes, autour des villes de Boundiali, Tingréla et Korhogo.
Pour Le Poro, rite initiatique des jeunes Sénoufos d'une durée de 7 ans, les masques utilisés sont souvent à visage humain et de petite taille. À l'occasion de cérémonies particulières, les masques peuvent être d'une très grande complexité en associant bois, raphia, plumes, feuilles sur des motifs humains et animaliers.
Les masques-heaumes zoomorphes sont appelés Wanyugo et sont utilisés dans le cadre du « Poro » ; les masques Kpélyé1sont utilisés lors des funérailles. Leurs danses durent en général toute la nuit.
Photo : Masque waniugo du nord de la Cote d'Ivoire
Le masque Bété est une figure artistique et culturelle originaire du groupe ethnique Bété de Côte d'Ivoire.
À l'origine, le masque, appelé Grè en Bété est une entité traditionnelle venue de l'ouest montagneux. Le Glè vient du mot Gla de l'ethnie Guéré. Il a subi des transformations tout au long de son parcours.
Photo : Masque Bété, xxe siècle
Chez les Yohourés, les masques servent à influencer les forces surnaturelles considérées comme responsables des maux des hommes et de leur prospérité. Ils sont interdits aux femmes. Les masques Yohouré sont en général entourés d'une bordure dentelée. Les Yohourés font danser 7 masques lors des funérailles.
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